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Avant la publication du rapport sur l'inflation des consommateurs de la zone euro, les préoccupations concernant une reprise de la hausse des prix se sont accrues, car les principaux pays de la zone euro ont signalé des taux d'inflation supérieurs aux prévisions. En Allemagne, les prix ont augmenté à un rythme plus rapide que prévu en décembre, avec une hausse annuelle de 2,6 %, contre 2,2 % le mois précédent. En Espagne, l'inflation a atteint 2,8 % au cours de la même période, dépassant la prévision de 2,6 %. La France doit publier son rapport sur l'inflation mardi, seulement deux heures avant que les données de l'ensemble de la zone euro ne soient rendues publiques. Si l'inflation française dépasse également les attentes, nous pouvons nous attendre à un renforcement de l'euro.
Il est incertain si la situation actuelle est un phénomène temporaire ou le début d'une tendance inflationniste plus large. Cependant, les risques auxquels fait face la Banque centrale européenne augmentent, car elle est confrontée à des choix politiques difficiles. Un facteur important est l'arrêt du transit de gaz russe, résultant du choix de l'Ukraine de ne pas prolonger l'accord de transit. En conséquence, le prix du gaz sur la bourse TTF a doublé par rapport à ses plus bas niveaux du mois de février dernier, atteignant 540 dollars pour 1 000 mètres cubes au début du mois de janvier. Cette augmentation des coûts énergétiques est susceptible d'entraîner une hausse de l'inflation globale, ce qui affectera à son tour le taux d'inflation de base. Ce scénario suggère que l'inflation pourrait augmenter même si les perspectives économiques restent faibles.
De plus, il existe une menace potentielle d'une augmentation des tarifs commerciaux, principalement dirigée contre des pays comme la Chine, le Mexique et le Canada, selon les priorités de l'ancien président Trump. Bien que cette menace soit actuellement hypothétique, il serait irréaliste de supposer que l'Europe pourrait être épargnée.
Les prévisions actuelles du marché indiquent que la BCE devrait réduire ses taux de 100 points de base au total cette année, soit bien plus que les baisses de taux anticipées par la Réserve fédérale. Cette différence dans les ajustements de taux devrait entraîner des rendements plus élevés pour le dollar, exerçant une pression baissière à long terme sur l'euro. Cependant, si l'inflation augmente et que l'économie de la zone euro montre des signes de résilience, les prévisions pour les taux de la BCE pourraient être révisées, ouvrant peut-être la voie à une correction de la valeur de l'euro.
Nous aurons bientôt plus de clarté sur ce scénario. L'indice PMI composite pour le mois de décembre a dépassé les attentes, passant de 49,5 à 49,6. Bien que ce chiffre reste en territoire de contraction, il n'indique pas un changement significatif, en particulier à la lumière des nouvelles pressions dues à la hausse des coûts énergétiques.
Le positionnement spéculatif sur l'euro reste baissier. Le dernier rapport de la CFTC, retardé en raison des vacances, pourrait fournir des informations supplémentaires. Pour l'instant, cependant, il n'y a pas de signes de retournement du EUR/USD. La valeur estimée reste en dessous de la moyenne à long terme et continue de tendre vers le bas.
La semaine dernière, l'euro a atteint un plus bas depuis plus de deux ans à 1.0225. La correction actuelle est susceptible d'être de courte durée, avec une résistance attendue autour de 1.0440/50. Après avoir testé ce niveau, de nouvelles ventes sont prévues. Un facteur critique pour l'euro à court terme sera la publication de l'indice des prix à la consommation de décembre mardi. Si les données allemandes dépassent les attentes et font grimper l'indice de la zone euro, le rallye correctif pourrait se prolonger. Sinon, l'euro risque de former un pic local et de reprendre sa baisse, avec une possibilité de revisiter 1.0225 et de viser une consolidation en dessous de ce niveau.