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La situation pourrait empirer, et cela se produira presque certainement pour l'Europe si Donald Trump revient au pouvoir aux États-Unis. L'activité économique dans la zone euro est restée quasiment inchangée en octobre, se maintenant en dessous du niveau psychologiquement important de 50, ce qui indique une contraction du PIB. Pendant ce temps, la menace du protectionnisme républicain planant sur l'Europe pousse les cotations EUR/USD de plus en plus bas.
Dynamique de l'activité économique de la zone euro
En octobre, le dollar américain a connu sa meilleure performance depuis 2022, ce qui, selon Standard Chartered, est attribué à 60% au trading lié à Trump. La hausse significative des sondages de Trump incite les traders à se couvrir contre les risques associés à ses actions potentielles. L'intention de Donald Trump de remodeler le système commercial international par des droits de douane à grande échelle menace de provoquer de graves perturbations sur les marchés, poussant les investisseurs vers des valeurs refuges. Et ils trouvent cette sécurité dans une monnaie fiable comme le dollar américain.
Pour l'euro, dont l'économie peine déjà, le retour d'un Républicain à la Maison-Blanche serait une véritable catastrophe. La zone euro affaiblie est peu susceptible de résister à une guerre commerciale, et un ralentissement économique mondial porterait un coup dur aux monnaies pro-cycliques comme l'euro et la livre. Sans surprise, le coût pour se couvrir contre une baisse de la monnaie régionale a atteint son plus haut niveau depuis 2017, lorsque les élections françaises avaient déstabilisé l'Europe.
Dynamique des coûts de couverture de la dépréciation de l'euro
Les résultats négatifs de l'activité économique ont une fois de plus mis en lumière les vulnérabilités de la zone Euro. En tête de liste se trouve l'Allemagne, dont l'économie souffre des difficultés de ses géants industriels face à la hausse des coûts énergétiques et à la faible demande chinoise. La deuxième économie du bloc monétaire, la France, n'aide pas beaucoup non plus. Paris tente d'accomplir l'impossible : équilibrer son budget, ce qu'elle n'a pas réussi à faire au cours des 50 dernières années. Même un léger échec du gouvernement pourrait entraîner un vote de défiance et une nouvelle crise politique.
La Bundesbank estime que l'Allemagne entrera en stagnation entre octobre et décembre après une récession au cours des deuxième et troisième trimestres. Le PIB ne croîtra ni ne diminuera. On aurait pu s'attendre à une forte reprise post-pandémie, mais le conflit armé en Ukraine et la crise énergétique ont ramené la zone Euro à la réalité.
La Banque Centrale Européenne (BCE) est sous les projecteurs, et son rythme lent d'assouplissement de la politique monétaire pourrait entraîner une récession prolongée. La zone euro, axée sur l'exportation, a désespérément besoin d'une monnaie plus faible, un fait que la BCE comprend et est prête à prendre des mesures à cet égard—en réduisant de manière agressive le taux de dépôt. Si ce scénario se réalise, l'euro pourrait connaître une période difficile.
Techniquement, sur le graphique quotidien EUR/USD, l'incapacité des haussiers à se maintenir au-dessus du niveau pivot de 1.0805 est un signe de leur faiblesse et un motif de vente, ciblant les niveaux précédemment indiqués de 1.0710 et 1.0600.